Julie Guérin

Je suis architecte. Je travaille avec la matière dans un cadre bien défini avec des contraintes techniques, financières, réglementaires, administratives et humaines. Cela exige des compétences et des connaissances, les pieds ancrés dans la réalité.
Et pourtant, plus j’y pense plus je comprends que tous les architectes travaillent avec l’énergie. C’est ce vide ou cet invisible que l’on appelle “espace” en tant qu’architecte.
On qualifie cet espace avec la matière en positionnant des murs ou des cloisons, des ouvertures, des toits. On fait appelle à notre logique, à notre créativité, à notre culture, à notre méthode de travail. La plupart du temps, les architectes n’ont pas conscience de cet invisible comme énergie. Comme si ce vide n’avait pas de valeur, d’empreinte ou de personnalité et que seule la matière y avait un impact et comptait.
Je suis architecte avec tout l’aspect cartésien que cela peut représenter. Et pourtant, je travaille avec l’invisible. Cet invisible que j’appelle aussi énergie me parle, me fait ressentir des choses, me donnent des informations. Le Feng Shui me permet de mettre en lumière avec une clarté évidente ce que nous raconte l’espace. J’écoute de plus en plus mes intuitions. J’y crois non par croyance mais car je l’expérimente et je l’incarne chaque jour un peu plus.
Longtemps j’ai eu peur de parler ouvertement d’énergie en tant qu’architecte, peur que cela me décrédibilise. Aujourd’hui je sais à quel point c’est complémentaire et que c’est un doux équilibre entre la réalité et le ressenti.